Tristan, quel est ton parcours ?
Mon parcours est un peu décousu car étant plus jeune je ne savais pas ce que je voulais faire comme métier. J’ai donc multiplié les expériences. J’ai fait un bac scientifique puis une première année de médecine. Ensuite, j’ai travaillé dans l’immobilier ,j’ai été embauché par un fonds d’investissement spécialisé dans l’acquisition de murs commerciaux. Puis j’ai repris les études, en droit immobilier. Je me suis arrêté à la licence.
J’ai fait plein de petits boulots alimentaires en intérim(du colleur d’affiches au maraîcher, en passant par plaquiste et déménageur), des projets associatifs, puis je suis arrivé à Grand-Champ où je me suis fait embaucher en tant que chargé de missions à la mairie. Je mettais en place des projets sur la commune tournés autour de la culture et du lien social. Et enfin, en 2018, j’ai découvert, par hasard, la peinture en lettres, je n’ai jamais arrêté d’en faire depuis…
En deux mots, peintre en lettres ça consiste en quoi ?
Un peintre en lettres est une personne (je reste vaste avec le terme « personne » pour ne pas lancer le débat sur artiste /artisan / artisan d’art 😃 ) qui peint à main-levée, tous types de lettrages, sur tous types de supports, dans n’importe quel format, en peinture ou à la feuille d’or. On le sollicite principalement pour des devantures de commerces ou des véhicules, mais vraiment il n’y a pas de limites en termes de supports dès lors qu’il s’agit d’écrire quelque chose. C’est l’alternative à l’adhésif, au pochoir, etc...
Que représente ce métier pour toi ?
Pour moi ce métier représente tellement de choses, il me fait vibrer. Lorsque j’ai découvert cet univers, les techniques, les outils, les gestes, je me suis immédiatement pris de passion pour cet art. Il s’est passé quelque chose de quasi-mystique, ça a résonné en moi, j’ai vraiment eu l’impression que c’était ça que je devais faire de ma vie.
Personnellement je m’y épanoui pleinement, ce métier fait appel à beaucoup de compétences variées : la créativité, la rigueur, la patience, la maîtrise du geste… Il faut être très polyvalent (et encore plus quand on parle de gestion d’entreprise : gérer ses chantiers, son temps, travailler en équipe, l’administratif, le côté commercial…). Les journées et les projets sont loin d’être routiniers !
Plus largement, ce métier a des parfums de nostalgie et incarne pour beaucoup la vieille France. Celles des vieilles enseignes, des vielles boîtes en métal, des vieux packagings, des pignons publicitaires peints (Dubonnet, Suze, Saint-Raphaël..), des vieilles voitures…Il représente souvent le savoir-faire traditionnel, l’amour des belles choses. J’irais même jusqu’à dire qu’il peut incarner un territoire ! On peut identifier un pays selon le type de lettrages peints par exemple. On peut même influer sur l’ambiance d’une rue ou d’un village si l’on retrouve de nombreuses enseignes peintes. Il fait partie de notre patrimoine culturel (et artistique).
La peinture en lettres avait quasiment disparue de nos paysages urbains, pourquoi ce renouveau d’après toi ?
Je vois deux choses pour expliquer le retour de la peinture en lettres au-devant de la scène. La première, c’est la tendance, la mode. On aime le vintage, les choses anciennes.
En second lieu (et qui fait que ça va durer dans le temps), je dirais que ce retour est surtout dû à une quête de sens et à la recherche du beau. On recherche de plus en plus à consommer local, à faire appel à un artisan local, on boude le plastic, on veut éviter les déchets, on veut du beau, de la personnalisation, du remarquable, du durable, du fait main, de l’humain, un supplément d’âme. Et la peinture en lettres coche toutes les cases !
Que peut-on te souhaiter ? Pour la profession ?
J’espère que la peinture en lettres va renaître de ses cendres et qu’il y aura de plus en plus d’adeptes ! J’espère qu’on retrouvera de plus en plus de lettres peintes aux quatre coins de la France, aussi bien dans les villes que dans les campagnes. Et je pense vraiment que ce métier à de belles années devant lui.
Nous souhaitons fédérer la centaine de peintres en lettres actifs actuellement, afin d’organiser le métier au mieux, l’encadrer, le structurer et avancer ensemble.
Et pourquoi pas remettre au goût du jour une formation diplômante (à l’époque un CAP peinture en lettres existait).
Pour ce qui est du côté perso, j’espère pouvoir peindre un phare ou un château d’eau un de ces jours, ces types d’ouvrages m’attirent fortement ! A bon entendeur !
Merci Tristan !
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Crédit photos : Tristan Gesret